Dans le quartier populaire de Kibera, à Nairobi, les gens sont habitués à des salutations chaleureuses, avec de grandes accolades et des poignées de main. Mais les directives de distanciation sociale introduites depuis l'épidémie de COVID-19 au Kenya ont changé la façon dont les habitants se saluent.
Dans une petite maison en briques de terre crue et au toit de tôle à Kibera, Joyce Mterengo, mère de huit enfants, est assise sur son lit. Joyce s’excuse auprès de Violet Chemesunde, volontaire de santé communautaire, qui lui fait signe de rentrer. « Bienvenue chez moi », dit Joyce avec un sourire. « Je suis désolée de ne pas pouvoir vous accueillir comme je suis censée le faire. »
Après la fermeture des écoles, Joyce a envoyé six de ses enfants dans leur maison rurale de Taita Taveta, en partie à cause des préoccupations concernant la distance sociale, ce qui est difficile à pratiquer dans les quartiers populaires surpeuplés. Lorsque les deux femmes ont fini de discuter, Violet va chercher une cruche d’eau et un pain de savon. Avec l’aide de quelques enfants du quartier, elle montre à Joyce comment se protéger, elle et sa famille, contre le COVID-19.
« Violet nous a appris que nous devions veiller à nous laver les mains dès notre retour à la maison. Et si nous toussons, nous devons nous assurer de couvrir notre bouche. À Kibera, nous sommes habitués à être très proches les uns des autres, mais pour l’instant, nous devons garder nos distances afin de pouvoir lutter contre cette pandémie ».
Avec un nombre croissant de cas signalés presque quotidiennement à Nairobi, des volontaires comme Violet contribuent à freiner la propagation de la maladie. Avec le soutien de l’UNICEF, ils se rendent dans les stations d’eau et les foyers, pour informer les gens sur les techniques de lavage des mains, la distanciation sociale et les mesures à prendre s’ils soupçonnent avoir contracté le virus.
La volontaire de santé communautaire Violet Chemesunde se rend dans maison de Joyce Mterengo à Kibera, pour lui apprendre comment aider à protéger sa famille contre le COVID-19.
Dans la maison de Joyce, Violet parle de l’importance de se laver les mains avec du savon pendant 20 secondes, y compris le bout des doigts.
Violet montre à un enfant comment se laver correctement les mains, sous le regard de Joyce.
Joyce quitte la maison de Violet. Le besoin de distanciation sociale a changé la façon dont les habitants de Kibera se disent au revoir.
Kibera est le plus grand bidonville d’Afrique. Il abrite jusqu’à un million de personnes (les estimations varient), dont beaucoup vivent avec moins d’un dollar par jour. Les familles y sont plus exposées au risque de contracter le COVID-19, en raison des conditions de vie exiguës et du manque d’accès à l’eau et aux installations sanitaires. Dans ces régions, de nombreux parents ou personnels soignants travaillent dans le secteur informel et ne peuvent pas rester à la maison sans perdre leurs moyens de subsistance.
L’UNICEF fait entendre la voix des enfants touchés par l’épidémie de COVID-19. Nous aidons le gouvernement à élaborer des messages et du matériel pour la presse écrite, la radio et la télévision, touchant ainsi un public de plus de 6,8 millions de personnes. Nous formons des volontaires de santé communautaire comme Violet à la diffusion de messages, en leur fournissant du matériel d’information et des systèmes de haut-parleurs montés sur des véhicules pour les diffuser dans les localités. Des messages ont été envoyés aux utilisateurs de téléphones mobiles par SMS. Et nous fournissons des informations aux parents sur la plateforme en ligne gratuite Internet ‘Good Things’.
En plus des volontaires, les organisations communautaires de Kibera ont également été formées par le ministère de la santé pour délivrer les mêmes messages de changement de comportements. Grace Apondi, de Tembea Kibera, commente : « Il est important d’enseigner à la communauté comment prévenir le COVID-19 parce qu’elle ne disposait pas des informations nécessaires. Si chaque citoyen prend ses responsabilités au sérieux, je pense que nous lutterons contre ce virus ».
Béatrice suit avec intérêt les explications de Grace, qui lui montre comment se laver correctement les mains à l’eau et au savon pour éviter de contracter le COVID-19.
Béatrice Atieno, marchande de légumes sur un marché de Kibera, porte un masque de « kitenge ». De nombreuses personnes ont eu recours à ces masques faits maison pour tenter de se protéger contre le COVID-19.
En plus de la communication sur le changement de comportements, l’UNICEF, en tant que membre des Nations unies, soutient la réponse du gouvernement face au COVID-19 en fournissant de l’eau, des équipements sanitaires et des fournitures d’hygiène dans les zones touchées et en travaillant avec des partenaires pour aider à maintenir les services de santé essentiels. Nous soutenons la poursuite de l’enseignement des enfants non scolarisés par la radio, la télévision et l’internet, et nous nous efforçons de protéger les enfants contre la violence et les abus.
À la fin de sa visite, Violet résume son travail de prévention du COVID-19 au Kenya : « Je voulais devenir volontaire de santé communautaire pour aider les familles de ma région en matière de santé », dit-elle. « Pendant cette pandémie, j’ai fait du porte-à-porte, j’ai éduqué les familles sur les modes de transmission du coronavirus et les mesures de prévention. Je leur explique comment se laver les mains à l’eau courante et au savon, et leur parle de la distanciation sociale ».
S’il y a une épidémie de COVID-19 dans des quartiers populaires comme Kibera, ce sera grâce à des gens comme Violet et Grace que les communautés seront mieux préparées et que l’impact sera moins sévère.
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COVID 12-12 est l’appel commun des organisations membres du Consortium 12-12 : Caritas International, la Croix-Rouge de Belgique, Handicap International, Oxfam-Solidarité, Plan International Belgique, Médecins du Monde et UNICEF Belgique. Elles apportent leur aide dans 5 secteurs prioritaires : la santé, l’eau et l’hygiène, l’aide alimentaire et à la subsistance, la protection des enfants et la scolarité. Ensemble, aidons les victimes du coronavirus dans les pays en développement.
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